mardi 12 mai 2009

The Mesmerising Capuche

C'était il y a une semaine, depuis je n'arrête plus. La fatigue s'accumule. J'ai des hématomes un peu partout. Je suis de moins en moins chez moi. Mes heures de sommeil s'amenuisent un peu plus chaque jour. Il faudra s'y faire. C'est un choix de vie. Je ne peux plus retourner en arrière... Malgré tout ça, la satisfaction. J'ai connu la rédemption. Une révélation. Ma vocation. C'était il y a une semaine...

Ça s'est déroulé dans la nuit du 5 mai. Un mardi. Aux alentours d'une heure. Je trainais avec quelques-uns de mes concitoyens le long du boulevard valentinois. Entre deux éclats de rire, nous luttons contre le froid. Un vent glacial parcourant la ville nous transperce. Nos dents se mettent à claquer. Nos poils se hérissent. L'un de nous risque l'hypothermie, il est en t-shirt. Je lui donne mon sweat zippé à capuche, ma générosité est sans limite. Enfin... Deux minutes plus tard je le lui reprend. Trop froid. Je l'enfile en le mettant sur mes épaules. Sans aucune raison, je ne rentre pas les bras dans les manches, par flemmardise sans doute. Et puis, frappé par un flash, je met la capuche sur ma tête, assombrissant un peu plus mon visage... Cette sensation apparait comme une révélation, une "cape" sur mes épaules, flottant dans l'air, caressée par la brise nocturne, tout devient une évidence dans ma tête. Je commence à marcher d'un pas plus affirmé. Je contracte les muscles de mes bras ballants. Les poings fermés. J'avance. Je commence à bomber le torse. Inutile, ridicule. Mon dos se voute petit à petit, inconsciemment. Je me prend pour l'un d'eux. Encore mieux, je décide que je deviendrais l'un deux. Un justicier de la nuit.

L'omniprésence de la pègre turque et de la diaspora chinoise pourrie cette ville de l'intérieur, et effraie ses habitants. Sans parler des voleurs patentés, des violeurs arriérés, et autres malfrats en tout genre (ah et des cons aussi...). Cette ville a besoin d'un symbole pour éradiquer le crime qui l'habite. J'ai décidé de devenir ce symbole.
Après tout, l'homme chauve-souris n'a pas de pouvoir lui non plus, mais il a l'argent... Après tout, l'homme araignée n'a pas d'argent lui non plus, mais il a des pouvoirs... Hum. Soit, je serai un mélange des deux, sans pouvoir et fauché. Je ne viens pas d'une autre planète, je n'ai pas été choisi par des entités cosmiques, je n'ai pas acquis de pouvoir suite à un accident génétique... Mon nouveau rôle n'est donc pas une fatalité, mais un choix. Mon altruisme et mon envie de bien faire suffiront. Ainsi que ma volonté
Depuis une semaine, j'apprends toutes les techniques de coup bas, lâches, faciles, efficaces. J'apprends à disparaitre dans la nuit noir, à utiliser l'ombre comme un allié, à manier tous les objets du quotidien comme des armes mortels (je me découvre une certaine aisance dans le maniement du parapluie). J'ai infiltré les réseaux de communication de la ville. J'apprends à prendre des poses futiles mais trop cool. Depuis une semaine je me lance dans cette croisade sans fin, sans repos. Lorsque les ténèbres s'emparent de la ville, je suis là, bienveillant, j'arpente les ruelles sordides de Goth... les rues de Valence, et en découvre ses arcanes, ses coutumes nocturnes, ses modes de vie...

Durant cette fameuse nuit du 5 mai, j'ai été confronté à ma première mission, une première bataille dans cette guerre contre le crime. Je devais escorter une jeune femme jusqu'à son domicile à bord de ma... euh... de mon bolide. D'après mes sources, cette femme s'est criblée de dettes auprès des banques de la pègre. Peu commodes. Désormais, ils en ont après elle.
Sur le chemin de la rocade menant jusqu'à chez elle, je suis vigilant, au taquet. La route est semée d'embuches. La demoiselle est sur le siège passager. Cela ne sert à rien de l'inquiéter, la journée a été éprouvante. J'use de subtiles subterfuges. Les projectiles fusent, j'augmente le son de la radio pour éviter qu'elle ne les entendent. J'évite les balles et les mines en feintant une mauvaise conduite, j'essaye de rester impassible face aux multiples menaces qui nous entourent, elle n'a pas l'air de s'en rendre compte, elle chante le long du trajet...
Arrivée à son domicile, elle est saine et sauve. Elle me remercie, je lui répond en citant un classique du cinéma: "Vous n'aurez jamais à le faire" (Batman Begins, ouais chacun sa culture...). Tandis que je la regarde atteindre le seuil de sa porte d'entrée. J'aperçois un individu louche caché au milieu des branches d'un arbre en face de chez elle. Je lui balance une pierre en pleine tête, il tombe de l'arbre, pisse le sang, puis s'enfuit. Un tueur peut-être, un pervers sans doute.
Je m'en vais, regagne mon repère avec le sentiment du devoir accompli, sans pour autant me reposer sur mes lauriers. La croisade dans laquelle je me lance sera longue, très longue, mais...

... Lorsque les êtres les plus vils profiteront de l'obscurité pour s'adonner à leur pires
bassesses,
je serais là.
Lorsque des êtres avides profiteront de la faiblesse des habitants pour s'emparer de
cette ville,
je serais là.
Surgissant de nulle part, je serais amazing, astonishing, incredible...
Je suis le mesmerizing CAPUCHE!
...to be continued.

2 commentaires:

CK a dit…

Tu t'ennuies hein ?

Moi je m'ennuie. Je vais m'inventer une vie cachée de rock star comme hannah montana...

Capuche le bienveillant a dit…

Nan mais c'est génial de s'inventer une vie cachée... ça va combler les périodes où j'ai rien à écrire parce que j'ai rien fait... (et NAN! j'aurais pas du le faire dès le début...)